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Le récent rejet de l'anarchisme par l'Anarchist Workers Group (AWG) est, c'est le moins que l'on puisse dire, décevant. Incontestablement, c'est venu à la fin d'un long processus durant lequel un nombre considérable de militants ont été aliéné de la politique et de l'anarchisme. Ça signifie, la fin de toute présence "plateformiste" significative pour le moment dans le mouvement anarchiste britannique, ce qui ne peut être bon
Cependant, malgré ce qui précède, il est
clair que l'AWG avait des problèmes majeurs qui n'était
pas qu'attribuable aux efforts requis pour mettre sur pied une
nouvelle organisation avec des ressources rares et limités. La
nature résolue avec laquelle l'AWG fut initialement mis sur
pied avec pour but explicite de faire avancer l'anarchisme souligne
clairement ces problèmes.
Et donc, qu'est-ce qui n'a pas marché?
L'AWG était critique, et avec raison, du mouvement
anarchiste l'entourant lors de son émergence du Direct Action
Mouvement (DAM2) en 1987-88. À ce moment, comme aujourd'hui
(je le suspecte), le mouvement anarchiste était marqué
par une incapacité politique à égaler ce que le
reste de la gauche traîne dans son sillage: une
représentation organisé et cohérente de ces
idées et de leur intérêt pratique.
Cet incapacité est caractérisé par ce que
j'appellerai, pour le reste de cette contribution, des
problèmes d'organisation (PO). Les problèmes
d'organisation se présentent sous trois aspect
interreliés:
1) Un manque général d'organisation dans
le mouvement anarchiste.2) Sa qualité médiocre quand elle existe.
3) Une confusion sur le rôle de l'organisation anarchiste.
Étant dans la tradition de la Plateforme, ces
problèmes tenait à coeur à l'AWG et très
tôt, dans le contexte de sa propre formation, il a
cherché à composer avec eux . Dès son
congrès national à Manchester (juillet 1989), l'AWG a
voulu les résoudre et pour ce faire à adopté le
Cadre Organisation Document (COD3).
Le cadre, comme idée politique, est apparu et a
éventuellement été institutionnalisé dans
le Parti Ouvrier Social-Démocrate Russe (POSDR) durant
l'ascension de Lenine au début du siècle. Il s'agissait
à l'origine d'un terme militaire utilisé dans les
armées bourgeoises de l'époque. Ça
désignait un grade d'officier ayant un statu professionnel et
permanent autour duquel on pouvait bâtir une armée
efficace. Lenine dans son style imaginatif caractéristique l'a
emprunté pour l'utiliser dans la "guerre de classe".
Le but du cadre dans le changement politique ne diffère pas
de façon substantielle de son origine militaire.
Essentiellement ce but est de solidifier et d'accélérer
la croissance organisationnelle autour d'un ensemble donné
d'idées. Le cadre est donc, par définition, une
structure où un outil organisationnel. Deuxièmement,
par définition, la présence du cadre présuppose
toujours un niveau non-cadre où, plus
généreusement, un niveau stagiaire4 (i.e. un niveau
aspirant cadre).5
Comme toute forme organisationnelle, le cadre est un reflet
d'idées plus profondément enracinées. Ça
ne séduit pas n'importe qui. C'est plutôt, en regard de
son rôle dans le changement politique, un indicateur d'une
certaine conception de ce changement, de comment il arrivera et de
quelles responsabilités différentes sections de la
société auront dans le processus. Le trait
caractéristique de l'organisation de cadres c'est le
rôle crucial qu'elle accorde à ces propres idées
et positions. Prenez, par exemple, le résumé classique
que Trotsky a légué à la IVe Internationale.
«La situation (révolutionnaire) mondiale dans son
ensemble est principalement caractérisé par une crise
historique de la direction du prolétariat»,
Ce que ça veut dire c'est: les morceaux du puzzle pour la
transformation de la société sont en place, le
problème c'est ceux qui dirigent la classe ouvrière. Le
but de l'appareil révolutionnaire (i.e. les cadres) c'est de
supplanter ces dirigeants et leur influence, et de prendre les choses
en main à partir de là.
Implicitement dans cette analyse il y a la croyance de l'appareil
que ces idées sont "essentiellement correctes" et que la mise
en application de son analyse est la prochaine étape
"nécessaire". Cette idée est encore illustré par
Lenine qui voyait essentiellement la tâche des
révolutionnaires comme une mise en application des
idées de Marx et Engels. Pour Lenine, ces deux-là
avaient élaboré des lois fondamentales. Le but
n'était pas, et il prenait Marx littéralement dans ce
sens, de discuter ces lois mais de les transformer en
réalité. C'est pourquoi il voulait une organisation
dont la caractéristique principale serait l'efficacité
et ou la démocratie jouerait un rôle secondaire, si elle
jouait un rôle.
L'organisation de cadres est un type particulier d'organisation et
en tant que telle elle a des traits caractéristiques en
opération. Deux d'entre-eux sont particulièrement
familier dans la gauche:
a) Pour l'organisation de cadres, la bataille clé dans la
société se situe entre les différentes forces
à l'intérieur de la gauche, il ne s'agit pas de celle
entre les travailleurs et les patrons. Cela découle de sa
conception des situations révolutionnaires à la
Trotsky. Le résultat le plus important de cet aspect est une
surconcentration dans les efforts organisationnels concrets sur ce
qui arrive dans la gauche (au détriment du travail à la
base) où elle croit avec raison - quoi que pour les mauvaises
raisons - que ces futurs cadres se trouvent. En termes pratiques, et
à long terme, l'organisation de cadres peut s'éloigner
d'une compréhension quotidienne de où en sont les vrais
politiques de classes.
L'organisation de cadres a des problèmes particuliers
d'analyse quand ces succès à attirer des nouveaux
membres ou sa croissance ne rencontre pas ses attentes. Comment
analyse-t-elle ses échecs? L'organisation de cadres, à
cause de ses travers d'exécution aussi bien que de l'influence
des cadres concrets, tend à ne pas soumettre toutes ses
idées à l'analyse ou au réexamen à la
lumière de l'expérience. Pour elle les idées
centrales (qui sont "essentiellement correctes") n'ont pas besoin
d'être réexaminée dans le processus
d'apprentissage d'ensemble qu'implique la construction d'une
organisation. Au lieu de cela l'analyse des échecs tend
à pointer vers la nécessité de
présentations plus soigneusement préparées,
d'effort redoublés. Des erreurs tactiques d'importance mineure
peuvent prendre des proportions gigantesques. En conséquence,
ceux qui les ont faite - implique-t-on - sont des cadres peu fiables,
qui comprennent mal les idées centrales. En pratique les
effets de cette analyse, pour de bonnes raisons, peuvent faire fuir
les gens. Les effectifs diminuent, menant à de nouvelles
analyses encore plus de travers. Pour une combinaison de raisons cela
peut, à long terme, mener à une irréversible
dégénérescence en secte.
Dans une organisation anarchiste, nous nous attendrions à
ce qu'il aille de soi que le rôle des théoriciens
(où des penseurs si vous préférez) dans la
société comme dans l'organisation anarchiste soit
analysé. Cela ne devrait pas venir d'une antipathie mais de la
reconnaissance de comment le capitalisme nous présente de tels
spécialistes autant que de la nature de la transformation
révolutionnaire qui nous attend.
Brièvement, le capitalisme estime beaucoup le travail
intellectuel et peu le travail manuel. Mais de façon plus
cruciale, considérant que le capitalisme est une forme
nécessairement autoritaire d'organisation, il rompt
l'unité de pensé et d'action qui fait partie de toute
activité humaine (particulièrement dans la
sphère économique). C'est l'acte central de
déshumanisation. En tant qu'anarchistes nous argumentons
qu'une révolution prolétarienne devrait mettre fin
à cette séparation si elle doit réussir aussi
bien que survivre. C'est, pour dire le moins, un sujet de la plus
haute importance et notre approche au rôle des
théoriciens doit être vu à la lumière de
cela.
La position que je crois que les anarchistes devraient prendre est
d'abord de reconnaître que les théoriciens, dans une
plus où moins grande mesure, existent dans toutes les
organisations - y compris dans les organisations anarchistes.
Ensuite, qu'à l'intérieur de l'organisation -
même si une telle spécialisation est reconnue - elle ne
doit pas recevoir de pouvoir ou de valeur spécial. Ça
doit être vu seulement comme une partie d'une organisation
fonctionnelle. En pratique, la problématique des
théoriciens pourrait en rester là, si ce n'était
pas du fait que nous croyions que le rôle de l'organisation
anarchiste, dans une révolution, est d'argumenter contre
l'émergence d'une "avant-garde souveraine". Dans ce contexte,
nous devons aller plus loin dans notre position d'ensemble et
reconnaître que l'histoire montre que l'intellectualisme peut
être la base d'une nouvelle élite émergeant d'une
révolution. Une telle élite intellectuelle pourrait
aussi émerger de l'intérieur d'une organisation
révolutionnaire anarchiste. Donc nous devons clairement
être vigilant.
Comment l'AWG a-t-il confronté cette problématique?
Premièrement, le rôle des théoriciens dans sa
propre organisation, et en tant que problématique d'importance
pour l'anarchisme, n'a pas été reconnu.
Conséquemment ce ne fut pas confronté. L'appareil ne
fut pas reconnu comme une strate de spécialiste du savoir (ce
que c'est) excepté dans le contexte très
littéral et auto-indulgent qu'une telle strate ne pouvait
qu'être une bonne chose pour l'anarchisme. De façon
importante, dans l'histoire de l'AWG, l'adoption du COD à
marqué le point où l'appareil dans l'organisation a
institutionnalisé sa position au sommet, s'accordant
lui-même un rôle spécial et un pouvoir de guide.
Ce qui frappe le plus, avec le recul, c'est le fait que
c'était vu comme une augmentation de la nature
révolutionnaire de l'AWG et pas, comme nous pourrions nous y
attendre, son opposé.
Les implications de ce que l'AWG a fait quand il a adopté
le COD lui ont complètement échappé. Ça
vaut la peine de regarder les suppositions sous-jacentes pour que
leur erreur soit clairement comprise. En adoptant le COD, et donc en
se constituant en organisation de cadres, l'AWG croyait qu'ils
effectuaient un mouvement dénué de contenu politique
par rapport à son anarchisme. En d'autre mots, la
reconstitution de l'AWG d'un état démocratique
(pré-début 1989) en un état, après
ça, qui était composé d'un appareil et d'un
niveau stagiaire n'affecterait pas, d'aucune façon, les
politiques de l'organisation. Ça n'affecterait pas non plus la
pensée soit de l'appareil, soit des stagiaires, ni
l'échange démocratique d'idées entre les deux
groupes ou entre le membership dans son ensemble. Clairement ces
suppositions furent faite et elles sont absurdes.
Pour être juste, on devrait souligner qu'une
problématique importante est émergée de
l'adoption du COD. Ça concernait les membres de l'AWG qui
n'était pas encore des cadres (particulièrement ceux
qui s'étaient seulement récemment joint au groupe sur
la base d'un intérêt pour l'anarchisme de lutte de
classe). Qu'est-ce qu'on allait faire avec eux?
La réponse de l'AWG à cela était
l'éducation interne - en essence un programme très
élaboré qui rectifierait la balance des
connaissances/expertises dans l'organisation. À part le fait
que, d'un point de vue de ressources, ils étaient totalement
incapable de remplir les demandes de ce plan (un problème en
soit!), quelle est la validité de cet idée comme moyen
d'étayer le cadrisme?
Même si nous devions regarder la meilleure situation
possible - où ce qui constitue un cadre est strictement
défini et où les échelons de maturité
politique à gravir pour graduer à cadre sont
formalisé (pas que cela fut fait dans l'AWG) - le fait reste
que certaines personnes n'atteindront jamais la position de cadre,
peu importe combien d'éducation interne ils se font donner.
Pour moi la problématique décisive de ce point de vue
est l'intérêt, qui varie grandement dans tout groupe de
gens et même dans le groupe très sélect qui se
met ensemble pour mettre sur pied un groupe anarchiste
révolutionnaire. L'intérêt est toujours la
clé qui détermine si l'éducation est
réussie où pas. Quelle est la place de ceux qui ont un
intérêt minimal pour l'histoire ou l'étude de la
révolution russe mais qui s'identifient comme anarchistes
lutte-de-classistes et qui se battrons pour ça dans
l'organisation de cadre; quelle est leur place dans l'organisation
anarchiste?
Il me semble que l'organisation anarchiste doit être, en
pratique, un environnement très démocratique. Il ne
peut pas y avoir de place en son sein pour ceux qui, peut importe la
raison, incluant pour accélérer les choses,
créé une atmosphère qui intimide les gens et les
empêche de s'exprimer. Une telle situation est, sous tous ses
aspects, étant donné ce pour quoi nous nous battons,
désastreuse.
Pour moi l'AWG a adopté avec le COD une position qui a un
certain nombre de contradictions de principe avec l'anarchisme. Il
était inévitable que ces contradictions jouent dans
l'histoire de l'organisation. Considérant que l'AWG a
commencé en tant qu'organisation anarchiste résolue,
deux conclusions semblent s'imposer:
1) Il n'y avait pas, dans l'AWG au moment où le COD fut
adopté une compréhension de ce qui constitue
l'anarchisme en terme de philosophie et ces implications. Cela
expliquerait pourquoi aucune réelle objection au COD ne fut
élevé lors du congrès de Manchester (1989) et
avant. Dans l'ensemble, à ce congrès, le COD
n'était pas vu comme étant en contradiction avec
l'anarchisme de l'organisation et en fait seulement un petit nombre
de réservations furent enregistré. Ça a
été adopté unanimement.
2) Le COD, ai-je argumenté, impliquait, en terme de
philosophie politique, beaucoup plus que juste un type d'organisation
comme plusieurs dans l'AWG semblaient le penser. Il n'y avait pas, en
d'autre mots, une compréhension des bases du cadrisme. Comme
avec toutes les organisations, ça reflétait une
philosophie sous-jacente: cela ne fut pas reconnu.
Le degré auquel les deux points que je viens de faire sont
justes, combiné avec l'opération concrète de
l'organisation cadre - laquelle ai-je argumenté en terme
d'analyse est dégénérative (i.e. elle
évolue vers le sectarisme) - nous avance un peu dans
l'explication de ce qui est arrivé avec l'AWG. Il est
important de reconnaître que même si le cadrisme a
beaucoup en commun avec le léninisme, ce n'est pas en soit
léniniste. Le léninisme implique beaucoup plus, et ce
n'était pas, à ma connaissance, (jusqu'à
novembre 1990) présent à aucune étape dans
l'AWG.
La plus importante problématique en rapport avec l'AWG
cependant, reste les problèmes d'organisation. Pour l'AWG de
tels problèmes pouvaient être résolu en les
"organisant". Ce fut, en essence, pourquoi l'idée cadriste fut
adopté - pour créer l'efficacité et
accélérer la croissance. L'idée cadriste, dans
son adoption par l'AWG, était une réaction au mouvement
anarchiste (désorganisé) plus large qui les entourait.
Ce fut une réaction crucialement mauvaise, échouant a
poser (et a dealer avec) la principale problématique -
pourquoi des problèmes d'organisation existent-il dans le
mouvement anarchiste au point de départ?
Laissé non-résolu, les problèmes
d'organisation vont continuer - comme ils l'ont fait dans le
passé - a avoir un effet débilitatif sur le mouvement
anarchiste. C'est rendu pire par le fait qu'une nouvelle ère
révolutionnaire s'ouvre maintenant, une ère qui voit
pour la première fois en 100 ans une nouvelle ouverture
à nos idées. Le degré, cependant, auquel nous
résoudrons les problèmes d'organisation sera, je crois,
une mesure de comment le mouvement anarchiste aura de succès
dans les années qui viennent.
Ceci dis, les solutions basées sur la
célérité où principalement motivé
par l'impatience avec le mouvement anarchiste qui nous entoure ne
sont pas des solutions non plus. L'expérience de l'AWG nous
l'apprend. Les solutions doivent incorporer la théorie et la
pratique, les idées et l'organisation, et les moyens et les
fins.
En regardant la problématique de l'organisation, c'est
important de voir qu'il s'agit d'une partie d'un problème plus
vieux et plus gros. Si l'organisation fut un problème pour les
anarchistes, la réception que les idées anarchistes de
base ont reçu le fut-elle aussi. Après tout, qui n'est
pas familier avec l'accusation que l'organisation est
intrinsèque à l'anarchisme?
Les anarchistes ont raison de souligner la large quantité
de désinformation qui a été amené sur nos
idées à ce sujet autant par la gauche que la droite.
Mais est-ce que cela explique l'ensemble du problème?
Difficilement, dirais-je. Je crois qu'il est central pour faire cela
de reconnaître que l'anarchisme ne constitue pas une
philosophie politique autonome en tant que telle. Il s'agit d'un
ensemble général de principes, ce qui jusqu'à un
certain point est correct. Mais quand, comme c'est plus souvent
qu'autrement le cas, nous voulons aller plus loin que cela, il y a de
la confusion.
Par exemple, l'idée que les anarchistes ne devraient pas
prendre la direction dans les luttes (puisqu'il est affirmé
que de faire cela serait autoritaire). Qu'y a-t-il derrière
une telle position si peu pratique si ce n'est une confusion sur
l'anarchisme, sur l'autoritarisme, et sur ce que le changement
implique? Où prenez la position voulant que la CNT-FAI
gaspillait la révolution en Espagne. Ici en pratique se niche
la supposition théorique confuse (faite en 1922, à
Berlin, lors du congrès de fondation de l'AIT) que le pouvoir
politique est incompatible avec une révolution
prolétarienne libertaire. Alors que, en fait, ça l'est.
Les problèmes d'organisation et ce que je dirais est leur
base - une confusion sur la théorie anarchiste - sont un
héritage historique. C'est important que nous voyions cela et
son influence. Par exemple, jusqu'à quel point le marxisme
était un mouvement d'idée dont le temps était
venu au XIXe siècle et que l'anarchisme ne l'était pas.
Jusqu'à quel point le marxisme c'est développé
tôt, pratiquement à partir du travail de seulement deux
personnes, échelonné sur quelques courtes
décennies et que l'anarchisme est émergé
beaucoup plus petit à petit. À la mesure où le
marxisme était vu comme intellectuel et théorique et ou
plusieurs anarchistes ont présenté l'anarchisme, pour
les mauvaises raisons, comme étant l'opposé. Le
problème dans son ensemble fut encore plus complexifié
par le succès apparent de la révolution russe.
L'anarchisme politique, dans l'histoire du mouvement anarchiste,
est cette tradition qui essaie de comprendre le processus d'ensemble.
Elle maintient que l'anarchisme est un ensemble philosophiquement
complet d'idées - fournissant la structure et la
méthode organisationnelle pour amener une
société non-autoritaire. Crucialement, dans sa rupture
la plus fondamentale avec le reste du mouvement, elle affirme deux
choses:
1) le pouvoir politique doit être exercé par le
mouvement révolutionnaire des travailleurs comme base de sa
réorganisation.
2) l'exercice du pouvoir politique est compatible avec un
mouvement libertaire de travailleurs. Il n'y aura pas de "corruption
inévitable" de la révolution une fois qu'une classe
ouvrière qui a confiance en elle approche le problème
du but de l'autogestion.
Il vient un point, cependant, où affirmer cela n'est plus
suffisant. Nous avons besoin de prendre les positions qui expliquent
ce qu'est notre théorie politique. Afin que nous puissions
entrer en relation avec plus dans la société qui nous
entoure et d'une meilleure façon. Mais aussi, et c'est tout
aussi important, pour que nous ne faisions pas ce que le AWG a fait
et adoptions des positions contraires à notre philosophie
fondamentale.
De toute évidence ceci n'est pas une mince tâche
à entreprendre et ce qui est nécessaire ne peut pas
être développé, même avec les meilleures
intentions, en une courte période de temps. Mais le WSM a
déjà bougé dans cette direction avec la position
Le rôle de l'organisation anarchiste. Cela doit être
poursuivi et étendu.
À plus long terme, le succès que nous aurons dans le
développement de ces idées de la théorie et de
la philosophie anarchiste aura, je crois, une influence majeure pour
ce qui est de savoir si nous nous développerons
éventuellement en large mouvement. L'anarchisme aujourd'hui
est un ensemble de principes et d'intuitions mais ce qu'il dit n'est
pas lié ensemble d'aucune façon cohérente,
extensive.
Il est inévitable que dans une telle confusion sur comment
agir, la maladie prévale. Comment agir, où comment
s'organiser - ce qui est la même chose - souffre quand ces
principes ne sont pas sur de ce qui contredit ces idées. Il se
retiennent (ce qui est une vieille caractéristique du
mouvement anarchiste). La situation qui est arrivé avec l'AWG,
où l'impatience a forcé l'adoption d'une position qui
n'intégrait pas les moyens et la fin est également
problématique. Aussi, dans ce cas, le manque de théorie
revient comme un boomerang.
1. Le Cadre Organisation Document (COD) fut une tentative de l'AWG
de composer avec les problèmes d'organisation dans le
mouvement anarchiste. Ces problèmes, constitué du
manque d'organisation, de sa pauvre qualité et d'une confusion
sur le rôle de l'organisation anarchiste sont des
problèmes continus, endémiques du mouvement anarchiste.
Le COD fut un échec, menant à la disparition de l'AWG
en tant qu'organisation anarchiste, pour deux raisons:
2. Le COD était une tentative de se débarrasser du
problème organisationnel en l'"organisant". Son but principal
était d'"introduire" l'efficacité, puisque il croyait
que l'inefficacité dans le mouvement anarchiste était
une question d'attitude. En tant que tel, le COD ne s'attaquait
qu'à des symptômes. Les problèmes d'organisation
ont pour cause sous-jacente la confusion sur la théorie
politique anarchiste. Tant que cela ne sera pas confronté
comme étant le coeur du problème, on ne trouvera pas de
solution - comme ce fut le cas avec le COD.
3. Spécifiquement, cependant, le COD est en contradiction
directe avec des propositions de base anarchistes:
a) Le COD suppose que diviser une organisation en
"cadres" et "stagiaires" est un acte neutre politiquement qui
n'influencera pas la pensée politique des membres et de
l'organisation dans son ensemble, ou l'échange d'idée.
A contrario, la proposition voulant que la structure et
l'organisation sont des problèmes politiques est fondamental
à l'anarchisme. Ça affecte à la fois les
idées et les politiques de ceux qui sont impliqués et
ça ne doit être médié que par la
démocratie participative.b) L'organisation de cadres est exclusiviste - elle exalte la
connaissance politique et fixe un haut niveau de celle-ci comme
condition de membership entier. Dans les faits ça limite le
membership de certaines personnes et ça en exclue d'autres -
particulièrement celles qui pourrait avoir d'autre
spécialisations ou pas de spécialisations du tout.
4. Le COD, dans le contexte historique, est une amplification de
l'idée qu'on trouve à la fois dans la plateforme et
dans les Amis de Durruti que "les anarchistes doivent y aller dur sur
l'organisation" et peuvent "puisqu'ils ont les bonnes idées"
s'accommoder d'un peu d'autoritarisme dans leurs rangs et leur
organisation. Il est fondamentalement important que cette notion soit
rejeté. La tendance pour les anarchistes d'argumenter pour un
compromis sur les moyens pour atteindre les fins, comme solution pour
l'échec du mouvement historiquement de gagner en situation
révolutionnaire, ne reflète rien de plus qu'un
échec d'analyse.
5. À court terme nous devons reconnaître que:
a) Notre philosophie et notre théorie politique
ne sont pas pleinement développées et établies.
b) Il y a des raisons historique expliquant pourquoi cela est
arrivé. Ce n'est pas une réflexions de problèmes
"intrinsèque" dans l'anarchisme.c) La confusion théorique est la base des problèmes
d'organisation.
6. À long terme nous devons développer deux
positions politiques principales.
a) Une position étendue sur la théorie
politique anarchiste - ces bases et ses implications.b) Une position sur le contexte historique dans lequel ce sont
développer les positions anarchistes. Cela expliquera à
un certain degré ce qui a permis l'émergence de la
situation présente, et à quelle erreurs cela a
mené dans le passé. En principe, ce serait un document
critique - dans la tradition politique anarchiste - sur le mouvement
dans son ensemble qui aurait à traiter centralement des
succès et des échecs de l'anarcho-syndicalisme.
2 un groupe anarcho-syndicaliste, section britannique de l'A.I.T.
a changé de nom pour Solidarity Federation
3 littéralement "document d'organisation de cadre"
4 en anglais il dis cadre-elect, les communistes disent
stagiaires, c'est le mot que j'emploie
5 Pour éviter la confusion, à partir d'ici autant
que possible je vais parler de cadre pour la personne qui occupe la
fonction et aussi pour désigner l'idée et le terme
appareil pour parler de l'ensemble des cadres et de la structure.
(note de Nicolas)
Contribution à un débat dans le
WSM sur la dissolution de
l' 1. Écrit
par Kevin Doyle en 1991
Nicolas Phebus
Groupe Anarchiste Emile-Henry