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UN SCORPION, c'est une creature qui pique d'abord et pose des questions après. Quant un male et une femelle scorpion se rencontrent et désirent «aller plus loin» ils doivent d'abord passer par une longue danse rituelle très complexe afin d'établir la bonne foi de l'autre. On pourrait penser que quelque chose de similaire est en train de se passer actuellement dans les discussion mutlipartites à Belfast. Selon l'Irish Times, «les discussions doivent passer à une vitesse supérieur si le processus veut gagner une certaine crédibilité». Une source gouvernementale Irlandaise citée par le Sunday Tribune (16/11/97) déclarait «il existe un sentiment que plus de fermeté est requise»La majeure partie de la discussion jusqu'ici semble tourner autour de la question de savoir qui est présent en même temps dans la même pièce, qui peut parler ensemble, qui est autorisé à se serrer la main et ainsi de suite. La rumeur court qu'à la cérémonie d'inauguration présidentielle de Mary McAleese à Dublin Castle, Mo Mowlam alla trouver Gerry Adams et John Alderdice (du parti Alliance, d'obédience unioniste) pour leur demander si ils aimeraient la voir s'asseoir entre eux.
Vieux bouillons dans de nouvelles soupières
Pendant que les commérages continuent, de quoi parle-t-on réellement? Tous cela est couvert par le secret, mais le document qui sert de cadre et de base aux discussions nous offre un indice. Il ne s'agit pas d'établir l'unité par consentement à long terme. Ce qui est en jeu à court terme c'est une solution interne. Supprimer la partition n'est même pas sur l'agenda. Cela signifie que la ligne arbitraire tracée sur le pays restera telle quelle.
Un compromis est prévu pour les six contés, avec une sorte de partage du pouvoir et des liens transfrontaliers accrus avec le tigre celtique Un tel marché pourrait être presque acceptable pour les unionistes modérés et ravirait certainement la classe moyenne catholique d'Irlande du nord, en pleine expansion.
Ceci pour le calendrier, mais qu'en est-il des partis autour de la table? Au premier abord, il semble y avoir de quoi être optimiste puisque pas moins de six sur huit déclarent être socialistes, a savoir le groupe Travailliste Labour, la Coalition des femmes, le SDLP, Sinn Féin, le Part i progressiste unioniste et le Parti démocrate de l'Ulster. Cela veut-il dire qu'ils sont engagés dans un processus de changement profond ? Pas vraiment.
Le groupe travailliste veut représenter les syndicats d'Irlande du Nord, dont les leaders ont toujours accepté la partition et pensent que toute mention de ce terme est une preuve de sectarisme. La Coalition de femmes accueille des membres du Parti conservateur dans ses rangs! Le SDLP a toujours représenté la classe moyenne catholique, conservateur quant aux problèmes économiques ou sociaux. Le socialisme de Sinn Féin n'a jamais envisagé de mobiliser tous les travailleurs contre la partition, dans leur propre intérêts de classe.
Gerry Adams, dans son livre ëThe Politics of Irish Freedom' appelle au développement d'un «Mouvement de l'Irlande irlandaise» et à une «campagne régénération nationale». Ces idées pourront difficilement convertir les travailleurs protestant unionistes au socialisme! même la rethorique gauchiste, si utile dans les années 80, a été abandonnée récemment. Le printemps dernier, comme nous le rapportions dans notre précédent numéro, Sinn Féin a dialogué avec la Confédération des industries anglaises. Le président de ce club patronal, Bill Tosh, déclara qu'ils (Sinn Féin) «avaient un rôle constructif à jouer dans la régénération économiques».
Quant au PUP et à l'UDP, ces deux partis sont sur le devant de la scène depuis le cessez-le-feu loyaliste. Mais il ne faut pas oublier qu'ils ont très longtemps été la vitrine des bouchers sectaires de l'UVF et de l'UDA. De plus, un socialisme qui accepte le Loyalisme sera toujours sous sa coupe et défendra toujours le sectarisme a la fin. David Ervine et le PUP se reclament de la tradition du Parti travailliste d'Irlande du nord. Aux elections generales de 1949, ce parti déclarait: «Le Parti travailliste d'Irlande du Nord, etant un parti democratique, accepte la position constitutionnelle d'Irlande du nord et l'association etroite avec l'Angleterre et le commonwealth, et donc ne presente aucun mandat pour changer cela». (Belfast Telegraph, 31 Janvier 1949)
Ce qui nous ramene aux discussions presentes. Premièrement, ce qui est en jeu ici est un programme préétabli, sans aucune mention de partition ou de vrai socialisme sur les document cadres des discussions.
Deuxièmement, comme nous l'avons vu, aucun parti (sans même mentionne l'Alliance ou le parti Unioniste, mais on pourrait difficilement parier qu'ils sont l'avant-garde d'un ordre nouveau dans le Nord!) ne s'est engagé à promouvoir un vrai changement dans le status quo. malheureusement, nous devons conclure que ces prémisses semblent limiter les résultats possibles, comme c'était à prévoir.
Ce que nous constatons en Irlande du Nord c'est l'acceptation de la division territoriale et le retrait de chaque camp dans son propre «territoire». Un consensus émerge, autant du cote nationaliste (Sinn Féin inclus) qu'unioniste, que la solution doit être basée sur les cultures oranges et vertes, qui sont non seuelement separees mais oposees.
Le resultat des discussions sera presque certainement d'officialiser et institutionaliser les confessions. Nous verrons les politiciens Unionistes et Nationalistes concourir pour les investissement des multinationales et de l'Europe dans «leur» zone. Ce processus, tout comme la cantonisation qui a été realisee en Yougoslavie, debouchera sur un fosse encore plus grand entre les travailleurs, rendant encore plus difficile le travails des socialistes. Le «carnaval reactionnaire» qu'avait prédit James Connolly s'approfondira.
Pour les anarchistes, ces discussion sposent un autre probleme fondamental. Mem si les negociations avaient pour but le retrait des Britanniques ou l'etablissement d'une Irlande socialiste unifiee, qu'en est-il des participants? Alderdice, Trimble, Hume, Adams, et les autres. Aucun des ces genas n'ont aucun mandat de la communauté. De tous les partis, seul Sinn Féin fit semblant de consulter «sa communauté» apres le dernier cessez-le-feu. Mem alors, il ne s'agissait pour les leaders que de vendre aux votants un marché déja conclu.
Nous preferons la democratie directe plutot que representative. Ce qui veut dire que des meetings de masse seront tenus sur les lieux de travail, les ecoles et les communautes, et que des negociateurs seront elus sur la base des mandats de ces meetings. S'ils n'obeissent pas à ces mandats, alors ils sont vires. D'autenthiques delegues des comunautes devraient conduire les discussions.
On est loin de se qui se passe en Irlande du Nord. La lutte de l'IRA contre l'état britannique a toujours concerné un petit groupe «s'occupant des affaires» de la communaute nationalsiet à sa place. Des gens sont mobilises par les nationalistes ou les unionistes pour des batailles ou des manifestations, mais ils sont reduits au rôle d'armee d'operette, aparaissant magiquement et controlees par leur chefs. Aucun details sur la façon dont ils sont «representés».
Nous ne demandons pas beaucoup !! A la place d'un processus de paix, nous voulons une lutte unitaire pour supprimer la partition et etablir le socialisme. Cela ne sera pas facile, nous devons creer la vraie unite des travailleurs, c'est à dire eloigner les travailleurs protestants du loyalisme et de l'unionisme. même si les travailleurs protestants ont un meilleur salaire moyen, tous les travailleurs d'Irlande du Nord souffrent des salaires bas et du fort taux de chomage britannique.
La recente greve de l'usine de pièce automobiles de Montupet, où 280 travailleurs des deux religions lutterent ensemble neuf semaines, malgre les tentatives patronales de diviser les confessions, montre que l'unite peut être faie autour des problèmes economiques. Il faut les depasser pour arriver à l'unite anti imperialiste. Sasn cela nous ne verrons aucun changement reel.
Conor McLoughlin
translated by Jean Michel Roynard"